En 1971, j’ai 3 ans, ma marraine passionnée de photographie m’offre mon premier appareil photo, C’est aux Baléares lors de mes premières vacances que je commence à arpenter les plages armé de mon jouet préféré en plastique !
Noël 1980, mes parents achètent notre premier magnétoscope VHS ! Le pied.
En 1983,douze ans plus tard ma marraine m’offre le sien, un vrai..! son vieux Minolta X300 avec un 50 et un 200 millimètres fixe (salutaire pour la suite des évènements...) .
En 1985, le père de mon meilleur ami m’improvise détective privé.
Entre le lac majeur et les étangs du Maroc j’ai grandi en observant la silencieuse patience de mon père. Elle me servira pour ces longues filatures ainsi que par la suite lorsque je deviendrai journaliste. La patience se révélera par la suite et jusqu’à aujourd’hui une qualité essentielle à tout objectif.
En 1987, je travaille chez Darty en tant que vendeur de caméras et magnétoscopes ! .
En 1988, je fuis la France, bien d’autres projets que de faire l’armée, direction New-York. En poche... un allé simple, 300 dollars et un gros paquet de pellicules périmées pour mon Minolta.
Un voyage d’un mois se transforme en une fabuleuse aventure d’un an et demi. La série de portraits « L’Ouest Américain » de Richard Avedon prend alors tout son sens. Ces visages... je les connais déjà. Je fais New-York/ Los Angeles en bus avec Greyhound et en stop. Stop. Je suis avec Kerouac on the road. Happé par les images du cinéma de mon enfance, ces magnifiques paysages Américain uniques , me fascinent... je mitraille au Minolta.
Errant avec mon boitier sous le bras, c’est sous les catamarans que je trouve parfois abris et c’est dans les terminus de bus ou je fais ma toilette et que je rencontre ces personnages Avedoniens.
Mon l’appareil photo devient le prolongement de ma main. Aïe... ça y est, c’est fixé... il ne me quittera plus. Je passe mes journées à photographier ces inconnus.
C’est l’envolée ! Toutes ces rencontres improbables me font vaciller. Ma vie a toujours été déterminée par les rencontres providentielles. Mes sujets mon suivis.
En 1989 , Retour en France (au bercail). Le mur de Berlin s’effondre, j’y file ! Je réussis mes clichés à force de patience . L’un d’eux sera remarqué et fera le tour du monde. Je travaille pour les agences « Sipa », « Gama », « Magnum », mais la photo ne me suffit plus.
Il me manque la rédaction, l’histoire de vie de la photo, je fais alors une école de journalisme. Suite à quoi, je travaille chez VSD , au Républicain, puis chez Radio-France, .. Voilà, la patience m’apparaît une nouvelle fois utile. Chez VSD j’y rencontre Yvan Stephanovitch, qui sera un de mes mentors du journalisme d’investigation. Aux mots, il me manque alors le son et le mouvement. J’intègre une école de documentaire « Les ateliers Varans » et décide de devenir documentariste.
En 1995, Je repars aux États-Unis sur la vague numérique. J’achète une caméra à crédit, tourne moult documentaires autour des enfants « Mille enfants vers l’an 2000 », série de France 2 et deviens réalisateur et producteur de mes sujets. Cette série de portraits à travers le monde m’offre la chance de parcourir pratiquement l’ensemble du continent Américain, puis l’Amérique du sud et l’ Asie. En l’An 2000, je suis honoré d’être Lauréat de cette magnifique série pour France 2.
En 2002, je rentre en France et enchaine les tournages pour FR2, FR3, FR5, puis intègre une rédaction et réalise durant 4 ans des sujets pour l’émission de Canal + « Nous Ne Sommes Pas Des Anges » avec Maïtena Biraben. Magnifique expérience de travail en équipe, du bonheur.
Puis, j’écris et tourne nombreux documentaires et pilotes, qui sans m’en rendre compte, malgré moi, traitent tous de la question de la détermination à se réaliser. Du risque. De la force de conviction. Je me retourne... mise en abyme, c’est mon propre parcours que je vois. Tous autant les uns que les autres se sont battus, corps et âme, armé de leur seule foie, ils se sont construits.